Pour les novices : premiers repères sur la musique industrielle
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Pour les novices : premiers repères sur la musique industrielle
De quoi parle-t-on, pour commencer ? La musique industrielle est une appellation apparue à la fin des années 70, à l'initiative du groupe britannique Throbbing Gristle.
Elle désigne alors l’œuvre sonore oppressante et déshumanisée de musiciens issus du post-punk, témoignage désabusé d'un monde aliéné par les révolutions industrielles. Cela se traduit généralement par des compositions répétitives, évoquant des engins d’usine, et des sons froids, dissonants, synthétiques ou issus de machines.
Ces artistes s'inspirent cependant des expérimentations de la « musique concrète », menées dans les années 50 par des compositeurs comme Pierre Schaeffer, à l'aube de la musique électronique.
Sur ces fondations se sont édifiés les multiples genres qui constituent aujourd'hui la musique industrielle, que nous avons divisée en trois grandes familles :
- Industrial englobe les précurseurs du mouvement, c'est-à-dire Throbbing Gristle, mais aussi Einstürzende Neubauten, qui a institutionnalisé l'usage de bruitages concrets, Laibach, dont l’art est vecteur de messages politiques ou philosophiques, Coil, qui a digéré des influences disparates pour les régurgiter en airs sombres et envoûtants, ou encore Test Dept, utilisateur invétéré de percussions et de chœurs…
Ces initiateurs valorisaient l’ambiance, intentionnellement perturbante, au détriment de l’énergie et des mélodies structurées.
Les groupes formant le sang neuf du genre, qui travaillent toujours autant l’atmosphère que leurs prédécesseurs, puisent également leurs idées dans le folklore scandinave, les musiques tribales, le répertoire classique ou encore pastichent les marches militaires. Wappenbund pour le néoclassique industriel ou Ordo Rosario Equilibrio pour le néofolk en sont deux exemples emblématiques.
- Rock & Metal inclut les alliages de musique industrielle et de guitares électriques. Ce genre, plus accessible, est de loin le plus populaire.
Ministry, Nine Inch Nails et Godflesh en sont d’éminents représentants ; KMFDM, autre fer de lance du milieu, fait partie de ces quelques audacieux parfois éloignés de l'indus à reconnaître des influences exceptionnellement hétéroclites, n'hésitant pas à teinter leurs chansons de pop, de disco, de soul... à l’instar de Rammstein qui est devenu le représentant le plus connu du genre.
N’omettons pas Fear Factory, qui diffère par des claviers laissant la part belle aux guitares metal extrême. Certaines formations apparentées ne disposent même d’aucun lien véritable avec la scène industrielle, comme Sybreed. (Texte détaillé)
- EBM/Electro-Indus présente diverses fusions entre musique industrielle et musique électronique, pour un résultat moins bruitiste.
L'ElectroBodyMusic, plus dansante, conserve néanmoins l’agressivité de rythmes binaires et martiaux. DAF, Front 242 et Nitzer Ebb en furent les pionniers, instaurant la traditionnelle imagerie exagérément virile et paramilitaire (texte détaillé).
Sous l’impulsion de Leaether Strip, l'EBM s’assombrit par la suite en recourant aux sonorités de la techno, à un chant déformé et à des « samples » rappelant les films d'horreur : cette seconde vague est nommée dark electro. :wumpscut: en défendit les couleurs dans leur registre le plus effrayant, tandis que Velvet Acid Christ marqua le genre par des compositions plus fluides et mélancoliques.
D'autres genres ont proliféré, se rapprochant continuellement de la techno, c'est le cas de la scène TBM incarnée par Combichrist et du powernoise, mais pas de la future-pop qui tient de la synthpop. C'est ici également que s’opère le croisement entre l'indus et la musique gothique, dont la darkwave est le fruit, scène à l'origine bigarrée comme en atteste Project Pitchfork, mais finalement codifiée par Das Ich (texte détaillé). Ces genres peuvent tous être qualifiés d'electro-indus, terme assimilant d'autres artistes exclus de ces catégories tels que Skinny Puppy ou Front Line Assembly.
Nous espérons que cette présentation non exhaustive vous offrira quelques repères dans ce labyrinthe angoissant qu’est l’Indus ! Ce texte s'inspire en partie des Carnets Noirs, ouvrage sur les musiques punk, gothiques et industrielles dont vous trouverez des extraits ici. Pour connaître des albums spécifiques par lesquels commencer, vous trouverez ici des listes dressées par les membres.
Elle désigne alors l’œuvre sonore oppressante et déshumanisée de musiciens issus du post-punk, témoignage désabusé d'un monde aliéné par les révolutions industrielles. Cela se traduit généralement par des compositions répétitives, évoquant des engins d’usine, et des sons froids, dissonants, synthétiques ou issus de machines.
Ces artistes s'inspirent cependant des expérimentations de la « musique concrète », menées dans les années 50 par des compositeurs comme Pierre Schaeffer, à l'aube de la musique électronique.
Sur ces fondations se sont édifiés les multiples genres qui constituent aujourd'hui la musique industrielle, que nous avons divisée en trois grandes familles :
- Industrial englobe les précurseurs du mouvement, c'est-à-dire Throbbing Gristle, mais aussi Einstürzende Neubauten, qui a institutionnalisé l'usage de bruitages concrets, Laibach, dont l’art est vecteur de messages politiques ou philosophiques, Coil, qui a digéré des influences disparates pour les régurgiter en airs sombres et envoûtants, ou encore Test Dept, utilisateur invétéré de percussions et de chœurs…
Ces initiateurs valorisaient l’ambiance, intentionnellement perturbante, au détriment de l’énergie et des mélodies structurées.
Les groupes formant le sang neuf du genre, qui travaillent toujours autant l’atmosphère que leurs prédécesseurs, puisent également leurs idées dans le folklore scandinave, les musiques tribales, le répertoire classique ou encore pastichent les marches militaires. Wappenbund pour le néoclassique industriel ou Ordo Rosario Equilibrio pour le néofolk en sont deux exemples emblématiques.
- Rock & Metal inclut les alliages de musique industrielle et de guitares électriques. Ce genre, plus accessible, est de loin le plus populaire.
Ministry, Nine Inch Nails et Godflesh en sont d’éminents représentants ; KMFDM, autre fer de lance du milieu, fait partie de ces quelques audacieux parfois éloignés de l'indus à reconnaître des influences exceptionnellement hétéroclites, n'hésitant pas à teinter leurs chansons de pop, de disco, de soul... à l’instar de Rammstein qui est devenu le représentant le plus connu du genre.
N’omettons pas Fear Factory, qui diffère par des claviers laissant la part belle aux guitares metal extrême. Certaines formations apparentées ne disposent même d’aucun lien véritable avec la scène industrielle, comme Sybreed. (Texte détaillé)
- EBM/Electro-Indus présente diverses fusions entre musique industrielle et musique électronique, pour un résultat moins bruitiste.
L'ElectroBodyMusic, plus dansante, conserve néanmoins l’agressivité de rythmes binaires et martiaux. DAF, Front 242 et Nitzer Ebb en furent les pionniers, instaurant la traditionnelle imagerie exagérément virile et paramilitaire (texte détaillé).
Sous l’impulsion de Leaether Strip, l'EBM s’assombrit par la suite en recourant aux sonorités de la techno, à un chant déformé et à des « samples » rappelant les films d'horreur : cette seconde vague est nommée dark electro. :wumpscut: en défendit les couleurs dans leur registre le plus effrayant, tandis que Velvet Acid Christ marqua le genre par des compositions plus fluides et mélancoliques.
D'autres genres ont proliféré, se rapprochant continuellement de la techno, c'est le cas de la scène TBM incarnée par Combichrist et du powernoise, mais pas de la future-pop qui tient de la synthpop. C'est ici également que s’opère le croisement entre l'indus et la musique gothique, dont la darkwave est le fruit, scène à l'origine bigarrée comme en atteste Project Pitchfork, mais finalement codifiée par Das Ich (texte détaillé). Ces genres peuvent tous être qualifiés d'electro-indus, terme assimilant d'autres artistes exclus de ces catégories tels que Skinny Puppy ou Front Line Assembly.
Nous espérons que cette présentation non exhaustive vous offrira quelques repères dans ce labyrinthe angoissant qu’est l’Indus ! Ce texte s'inspire en partie des Carnets Noirs, ouvrage sur les musiques punk, gothiques et industrielles dont vous trouverez des extraits ici. Pour connaître des albums spécifiques par lesquels commencer, vous trouverez ici des listes dressées par les membres.
Dernière édition par Tanz Mitth'Laibach le Jeu 20 Juin - 17:22, édité 1 fois
Re: Pour les novices : premiers repères sur la musique industrielle
Pas trop mal comme présentation rapide. Lu et approuvé by Aenimal.
Aenimal- Génie du mâle
- Messages : 1439
Groupe favori : Florent Pagnini, Pascal Zobisp
Re: Pour les novices : premiers repères sur la musique industrielle
Merci ! J'en profite pour préciser que ce n'est évidemment pas que moi, hein, tous les textes "officiels", on les bosse à quatre, même si je m'occupe particulièrement de la rédaction
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