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Black Metal

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Black Metal - Page 6 Empty Re: Black Metal

Message par Aenimal Jeu 2 Jan - 9:31

ZSK a écrit:à propos d'Habit Gore

Attention : pavé!

Je me suis "amusé" à traduire une interview de TT (aka Thomas Tannenberger) du groupe donnée en anglais pour le webzine Second heart :

Arrow  http://secondheartmagazine.com/interviews/abigor/

On y apprend pleins de trucs sur l'histoire du Black Métal (vu de "l'intérieur") et sur le prochain album Leytmotif Luzifer (même si il y a aussi un passage un peu abscons sur l'ésotérisme à un moment). J'ai mis mes "commentaires" entre [ ] avec la mention 'NdT' (Note du Traducteur).

J'ai peut-être fait 1 ou 2 "contresens", mais je pense en toute modestie être raccord avec le texte original à 99%. Toute remarque constructive quant à la forme ou au fond est bien entendu la bienvenue. Par ailleurs, vous pouvez l'utiliser et le diffuser ailleurs si vous le voulez (ZSK pour VS?).

ça commence ici (bonne lecture aux plus courageux study) :

Selon la théologie pré-judéochrétienne, Abigor est reconnu comme un démon de l'ordre supérieur, ayant le pouvoir de prédire le futur et de fournir de l'aide et des conseils militaires. Il est représenté soit sous la forme d'un immense chevalier tenant une lance, soit sous celle d'un spectre chevauchant un cheval ailé. Quel meilleur nom pour représenter cette entité autrichienne? Leur membre fondateur TT a gravi avec un militantisme fanatique les échelons depuis la création du groupe. Il est connu pour son investissement rigoureux dans les "arts noirs", et pour son esprit de sacrifice pour la bénédiction de son maître. Cette attitude sans compromis a atteint son paroxysme dans une série de faits canalisant des énergies comparables à celles mises en oeuvre dans les quêtes les plus noires. Des évènements dont cette interview est le reflet.

Les gens ont tendance à devenir nostalgiques avec le temps, mais vous ne semblez pas en faire partie. Vous êtes toujours à la recherche de nouveaux sons et de nouveaux concepts. De quelle façon te souviens-tu des premiers jours de la seconde vague [NdT - du Black Métal] et quel rôle est-ce que cela joue dans ta vie aujourd'hui?


TT : Je déteste le terme "seconde vague", parce qu'il n'y a jamais vraiment eu de première vague. Il y avait les 3 premiers albums de BATHORY, HELLHAMMER/CELTIC FROST et quelques groupes de thrash, tu sais, les classiques, dont les paroles et une esthétique que nous appelons "Black Métal" avec le recul sont apparues sur leurs premières sorties. Le long morceau éponyme "At war with Satan" en 1983 a été tout particulièrement fascinant pour moi, plus que tout ce que VENOM a fait d'autre. La pochette était accrochée sur le mur de ma chambre d'enfant en 1983, et je me demande si elle a aussi inspiré Grishnackh pour commettre ses incendies. Je peux vous dire que comme je n'ai jamais entendu parler d'une "première vague de Black Métal", quand j'ai commencé à collectionner des disques de Métal en 1982 en tant que jeune enfant, il n'y en a donc pas de seconde. MAYHEM, ROTTING CHRIST, VON, DISSECTION, MASTER'S HAMMER, MONUMENTUM et les autres ont immédiatement suivi les précurseurs, ils étaient tous actifs à la fin des 80's, et cela a fusionné sans heurts dans la "vague" du début des 90's. Il y avait un développement continu depuis lors, culminant dans le premier vrai MOUVEMENT Black Métal, avec ses critères, ses propres fanzines et ses cercles d'échange de cassettes. Avec tout le sérieux, l'honnêteté et tout le reste qui appartient à ce mouvement. Cet investissement sans compromission et le mantra répétitif de la noirceur ont ouvert les voies vers les sphères de Satan. L'énergie était libérée et n'importe qui entrait dans le mouvement était adoubé, ce qui était responsable du fait que même des "têtes de bites vides" [NdT - "Hollow dickheads"] pouvaient proposer quelque chose de complètement valable. Il fallait juste tendre la main et attraper ce qu'il y avait autour. Le Black Métal était exclusivement une forme d'art satanique, dont Diabolical fullmoon mysticism (IMMORTAL) ou Dominus Sathanas (BURZUM) sont les bien nommés. Un témoignage en est que, dès que DARKTHRONE, BURZUM, IMMORTAL et les autres ont changé de paroles, d'image et d'état d'esprit, c'est d'eux dont on s'est inspiré. Je me souviens de milliers de choses et je pourrais remplir des livres à propos de cette époque passionnante. Tous les 6 mois, les choses changeaient, personne ne tenait en place, aucun album ne sonnait comme un autre, et c'était les seules règles.

Quel rôle? Celà nous a façonnés, c'est le brouillard duquel nous sommes sortis, et ça fait partie d'ABIGOR 2013. Leytmotif Luzifer est un héritier en ligne directe de ces premiers jours du Black Métal. Pendant les toutes premières années des 90's, la scène se caractérisait par un incroyable extrémisme qui enflammait l'atmosphère, par l'état d'esprit radical, souvent violent, de chaque intervenant, même les zines et les distributeurs de cassettes. Il ne faut pas croire ce que certains, qui sont maintenant reconnus, racontent aujourd'hui, même en considérant leur propre travail. Ils sont influencés par le révisionnisme, souvent aussi par l'incompréhension, parce qu'ils ne peuvent pas comprendre ou concevoir ce qui s'est passé. Musicalement, il y a souvent un sentiment de nostalgie évident, et je ne sais pas si quelqu'un qui est entré plus tard [NdT - dans le mouvement] ressent le même coup de poing à l'estomac et l'humeur lourde quand il écoute A blaze in the northern sky, Det som engang var, les cassettes de THORNS ou la monolithique pièce maîtresse du Black Métal, De mysteriis dom. Sathanas. Ou les vielles préférences personnelles comme les démos d'AZHUBHAM HAANI, les premiers ABRUPTUM, bien sûr les premiers MARDUK, ou bien des sorties plus obscures comme le LP Goetia de MYSTIFIER, demo 11.90 de UNHOLY ou les 3 fantastiques cassettes de FULGOR. Les gens oublient que les vétérans scandinaves étaient aussi inspirés par ces divers travaux préalables. Même Grishnackh a salué le black originel dans ses vielles interviews autour du monde, pendant que les plus jeunes qui essaient d'être "traditionnels" ou "old school" plagient exclusivement Transylvanian hunger et Hvis lyset tar oss, mais cette démarche est plutôt moderne et monodimensionnelle.

Tu n'est certainement pas le seul jeune homme en Autriche qui ait ressenti l'impact de ces sorties séminales que tu viens de citer. Il y avait aussi quelques individus et groupes avec lesquels tu as fini par travailler, comme l'obscur AMESTIGON. Est-ce que tu pourrais en dire un peu plus, et comment était la scène Métal viennoise à cette époque?

TT : Heavy Records était notre Helvete depuis 1986 ou 87 et après. Les gars qui étaient employés là-bas avaient un groupe appelé CARNAGE, devenu plus tard PUNGENT STENCH, et Michael Piesch, le personnage controversé qui fonda plus tard Lethal Records, a été très certainement important pour le Black Métal en Autriche. Quelques années auparavant, il avait un petit mais bon label de cassettes, important des trucs comme IMPALED NAZARENE (toutes choses mises à plat, Taog eht fo htao eht était une tuerie pour l'époque), UNHOLY (demo 11.90 est encore l'une des plus noires pièces de Métal), et du Death Métal scandinave. En arrivant maintenant dans les 90's, le supermarché Virgin Megastore de Richard Branson avait un gars qui s'appelait Silenius et qui travaillait dans le rayon Métal, et je l'ai mis en relation avec Napalm Records, qui distribuait les choses les plus extrêmes disponibles à cette époque, de telle façon que vous pouviez tout acheter depuis ABSURD jusqu'à ZYKLON B dans ce temple multinational de la consommation au milieu des 90's, ce qui était assez bizarre. Durant une très courte période de l'hiver 1993 à 1994, une poignée de gens se rencontraient sous le nom "ABMS" (NdT - pour Austrian Black Metal Satanic?) pour s'influencer mutuellement, quand SUMMONING avait encore des paroles sataniques (leurs deux premières démos sont brillantes et n'ont rien à voir avec les choses d'après). Pazuzu fournissait des chambres pour ces rassemblements et, comme nous, s'intéressait à la littérature ésotérique et maintenait des contacts avec certains ordres, groupes et organisations qui nous intéressaient. Comme pour les autres groupes à Vienne, un peu plus tard au milieu des 90's, j'ai rassemblé quelques personnes, ce qui a principalement conduit à des projets à court terme comme NEFARIUS et DECEMBER FOG, les deux incluant Count Daemon Van Zazas (NdT - roule) au chant. AMESTIGON était au début un projet des deux chanteurs fondateurs d'ABIGOR, alors que le groupe est à l'heure actuelle un peu différent, je dirais "post Black Metal", peut-être musicalement proche d'ENSLAVED, et, au niveau des paroles, le prochain album s'éloigne indubitablement des sujets imaginaires des vieilles démos vers des textes métaphysiques et magiques plus sérieux, ayant lu à l'instant quelque chose d'intéressant de cet album à venir. Les distributeurs de cassettes, M. Kern, Cle et quelques autres qui mettaient en relation les musiciens et les magazines, les labels et les individus, étaient vraiment importants pour l'évolution du Black Métal originel. Croyez-moi, la façon dont la scène fonctionnait alors était très très différente. Les bonnes personnes fixaient les agendas, et pas n'importe quel magazine de luxe.

ABIGOR a toujours eu une tête d'avance par rapport à vos pairs quand il s'est agit de composition et de virtuosité [NdT - ] (seul EMPEROR semblait pouvoir rivaliser à l'époque). Etait-ce l'amour Autrichien pour la musique classique et la culture raffinée s'infiltrant dans la machine ou un simple problème de préférence personnelle?

TT : Tu sais, j'ai toujours pensé que, comment dirais-je, pas que nous ayons totalement échoués, mais nous n'avons jamais été satisfaits avec nos vieux enregistrements. Je considère Apokalypse et Lux devicta est comme nos meilleurs travaux des 90's, et certains aspects de Verwüstung, Nachthymnen et Opus IV sont des contributions remarquables au Black Metal Satanique. Mais j'ai toujours senti qu'ABIGOR ne pouvait pas rivaliser avec la perfection des grands disques, que ce soient ces travaux sophistiqués d'EMPEROR, de VED BUENS ENDE, ou bien ces premiers chefs-d'oeuvres plus primitifs, qui brillent d'une forme brute comme de nombreuses demos du début des 90's. J'étais hanté par la croyance que nos créations n'étaient pas assez bonnes ou radicales. Stylistiquement, tu as raison, des éléments sur certains de nos albums ont la même atmosphère majestueuse, ont été exécutés avec des arrangements plus travaillés, un peu comme EMPEROR le faisait. Certains contenus nécessitant une forme musicale bien marquée, celà s'est "produit" à notre insu, ce n'est généralement pas un processus conscient. Quant à ton assertion plus haut comme quoi nous sommes "toujours à la recherche de nouveaux concepts et de nouveaux sons", elle est aussi correcte, car nous descendons d'une tradition du Black Métal qui ne s'aventure pas sur des chemins balisés. A blaze in the northern sky ne sonnait pas comme Panzerfaust, Det som engang var était différent de Filosofem, Natten's madrigal et Marriage of heaven and hell sont tous deux essentiels [NdT - bien que ce second album cité d'ULVER ne soit plus du Black Métal], et ainsi de suite. Quoi qu'il en soit, nous étions négligés et impulsifs dans les 90's. nous improvisions la batterie dans le studio, et, en général, pour la plupart des albums, nous finissions les parties de batterie et de guitare pendant les 2 premiers jours d'enregistrement. Quand nous sommes revenus en 2005-2006, et que j'ai entendu tous ces fantastiques albums, de DEATHSPELL OMEGA à S.V.E.T., de KATHARSIS à DRASTUS, j'étais abasourdi. Au travers d'End All Life [NdT - un label spécialisé dans le Black Métal], j'ai alors appris que nous avions influencés des membres de ces groupes, ou au moins qu'ils estimaient ce que nous avions réalisés dans les 90's. Que ce soit l'histoire d'ABIGOR, ou, comme l'un d'entre eux l'a dit, la façon dont nous utilisions les guitares, et même de nombreux sujets sur lesquels nous écrivions. C'était incroyable et inattendu, et la première fois, j'ai vraiment réalisé que notre apport dans les 90's avait été remarquable sur une plus grande échelle. On crée de l'art pour exercer une croyance, parce que celà doit être réalisé. C'est une urgence, un fardeau le plus souvent. Si c'est fait sans compromis, se mesurer à de telles forces peut être douloureux et nocif pour soi-même. Donc, aucune autre "récompense" n'est aussi proche que les paroles respectueuses que j'ai entendues de ces artistes que j'admire moi-même, c'est la seule chose dont je sois fier et celà me rassure aussi de savoir que de sortir des albums peut au final avoir un peu de sens. Je pense être plus satisfait maintenant, avec Time, Quintessence et Leytmotif Luzifer. Mais je déteste généralement mon propre travail et trouve les choses d'autres personnes meilleures, ou au moins plus marquantes. Je suis mon pire auto-critique. Comment est-ce que celà pourrait-il être suffisant, nu au beau milieu d'un vaste espace de sons et de mots, tentant de déchiffer Sa présence impalpable, affrontant Son pouvoir et Sa volonté au travers d'ABIGOR?

Est-ce que toi et PK [NdT - Peter Kubik] avez reçu une formation classique ou bien est-ce que vous êtes autodidactes?

TT : J'ai reçu une formation de guitariste classique avant de fonder ABIGOR, mais ce n'est rien en tant que qualité isolée. Le plus important, c'est l'irrépressible volonté de créer l'art le plus extrême, et de travailler dur durant l'enregistrement d'un album jusqu'à ce que la tendinite transperce ton bras et que le sang coule du bout de tes doigts à force d'attaquer les cordes dans un état de transe. Nous avons développés certaines techniques de jeu, que vous entendrez sur Leytmotif Luzifer, notamment sur les guitares et la façon dont nous les utilisons sans employer aucun effet additionnel. Seule cette intention compte, car c'est ça qui donne la bonne sonorité, et pas le temps passé à apprendre à jouer d'un instrument. Et je ne me lance pas des fleurs; je suis juste un réservoir vide canalisant l'art qui coule à travers moi en provenance d'autres endroits et d'autres sphères.

Je sais que vous n'y pensez probablement plus aujourd'hui, mais beaucoup de gens considère Nachthymnen comme leur album préféré d'ABIGOR. Est-ce que vous considérez le style baroque qui l'a inspiré comme un faux-pas ou bien comme quelque chose qui doit être perfectionné?

TT : Nachthymnen et sa réalisation appartiennent pleinement à la scène, à notre histoire, et était le développement logique à cette époque et à cet endroit, mais il était tout aussi important de passer à autre chose. Rétrospectivement, nous, je veux dire tous les gens inscrits dans le Black Métal, ne faisions pas trop attention aux genres, il n'y avait pas de tendance pseudo-traditionnelle, c'était le temps du Black Métal. Certaines personnes choisissent la laideur pour leur accoutrement, alors que Nachthymnen a été réalisé avec plus de pompe, mais, en général, ça n'avait alors pas d'importance. La scène était différente. Nous étions chez Napalm Records, comme NASTROND et ILDJARN à cette époque (bien que sur un contrat plus exclusif). Celà ne se jouait pas au second plan comme le média sonore choisi, mais plus si vous en valiez la peine ou non. EMPEROR était symphonique alors qu'ABRUPTUM était incroyablement laid, mais ça n'avait aucune espèce d'importance du moment que c'était satanique et individuel. De nos jours, il s'agit plus de ce que vous dites que vous allez faire que de ce que vous faites vraiment. C'est pourri jusqu'à l'os. Chaque petit bout de clavier sur Nachthymnen, chaque gémissement féminin, est plus réel que ceux des ces groupes "primitifs super-underground". Et, bien qu'Apokalypse et Lux devicta est soient nos chef-d'oeuvres des 90's, Nachthymnen a toute son importance et sa qualité. J'en suis bien plus satisfait qu'il y a quelques temps, quand, tu as raison, je détestais les sempiternelles références à cet album.

JFN [NdT - alias Hendrik Möbus] a écrit les paroles de votre morceau "The dark kiss" sur Nachthymnen. Est-ce qu'il y avait alors une communauté unie dans les pays de langue germanique?

TT : Non. En fait toute la scène dans son ensemble était liée, oui, beaucoup plus liée qu'aujourd'hui. En fonction du mouvement idéologique ou des groupes de la voie de la main gauche [NdT - expression qui regroupe des pratiques spirituelles qui valorisent les objectifs personnels, par opposition à celles de la voie de la main droite, qui privilégient l'observance de codes moraux stricts] auxquels chacun appartenait. Et le Black Métal dans son ensemble était plus uni principalement à cause de la mise à l'écart voulue des grand médias et labels. Mais il n'y avait pas de phénomène local. Il y avait à Vienne des groupes que nous détestions, et il y en avait d'autres dans des pays lointains desquels nous étions proches. La scène locale ne signifiait rien pour nous, de même que maintenant. Tu viens de me donner une idée, si je mentionnais JFN, je pourrais à nouveau être persona non grata au sein de certaines communautés, hahaha!

Je me suis toujours demandé si l'objet sombre en dessous de la fenêtre sur la pochette de Nachthymnen est un sarcophage? Quelle est l'histoire de cette peinture?

TT : C'est un cliché qui a été choisi non pas à cause à sa référence à "The dark kiss", mais plus généralement il correspond parfaitement à la musique et au concept de l'album. En comparaison avec Leytmotif Luzifer, les visuels de Nachthymnen accompagnaient juste la musique et les paroles, mais nous n'avions pas choisi les images à cause d'une signification plus profonde. Une histoire plus intéressante est celle du cercle magique sur la pochette de Verwüstung, qui provient des ancêtres de PK qui furent accusés de sorcellerie. Il l'a copié d'un habit en lin, enfermé dans l'un des coffre-forts de la famille.

La voix de Silenius était une partie intégrante du son originel d'ABIGOR. Etes-vous toujours en contact avec lui?

TT : Sa performance sur Apokalypse et Verwüstung est exceptionnelle, ainsi que sur Opus IV qui brille de par sa diversité. Récemment, il a enregistré avec nous le single "Supreme and immortal" qui marque notre 20ème anniversaire dans le Black Métal. Je le rencontre très souvent, il habite à 10 minutes de marche de chez moi. Musicalement et littérairement, SUMMONING n'a rien à voir avec le Black Métal, mais je rencontre Protector et Silenius régulièrement. Et je pense toujours que les deux premières démos sont des chef-d'oeuvres de Black Métal satanique, incomparables aux cassettes et albums suivants. Ok, puisque tu parles de Silenius, je vais encore décrire une situation particulière, quelque chose que je viens juste d'écrire dans une interview pour Metal Obscur, mais celà reflète un peu l'atmosphère du début des 90's. Lors de la seconde session de photos avec Silenius, nous étions conduits dans la forêt au crépuscule, à l'arrière de la voiture, Silenius au milieu, PK à gauche et moi-même à sa droite. Il n'y avait aucune atmosphère amicale et détendue. Conformément aux concepts originels du Black Métal, il fallait être violent, dangereux, ombrageux, l'amitié n'était pas appropriée. L'atmosphère est devenue encore plus glaciale afin de nous mettre en condition pour la session photo. Silenius avait un couteau dans son sac et plus nous nous enfoncions dans les bois, plus il le serrait fort. Il a senti petit à petit que PK et moi voulions le tuer et il s'est préparé à se défendre. Je souris un peu en visualisant la scène en 2013, mais c'était l'état d'esprit que nous avions à cette époque. Il y avait beaucoup de dires à propos de choses extrêmes, et pas seulement des paroles.

Tu as souvent considéré Channelling the quintessence of Satan comme l'un des pics de créativité dans la carrière d'ABIGOR. Il représente aussi un léger démarquage des thèmes médiévaux de vos premiers albums. Qu'est-ce qui a inspiré ce changement de point de vue du passé vers une esthétique plus "futuriste"?

TT : C'est ce que tu penses? Je pensais qu'il représentait le contraire, un retour des sphères froides d'Opus IV vers un contenu traditionnel. Mais tu as raison, il y a des sonorités dark ambiant sur la version originale de Channelling the quintessence of Satan dont le partage a conduit en plusieurs parties et morceaux. Mais c'est exactement la raison pour laquelle nous voulions amener cet album vers la forme qu'il aurait dû avoir à l'origine avec Quintessence 2012. Les interludes ont étés ré-introduits avec des extraits de Det sjunde inseglet (qui est l'inspiration centrale de l'album original, les paroles de "Dawn of human dust" et d'autres textes étant basées sur ce film et sur l'Apocalypse), quelque chose que nous avions déjà effectué sur Lux devicta est en 1993, et globalement la version de 2012 est plus proche de notre vision initiale. Les parties individuelles étant perdues, nous n'avons donc pas pu faire un nouveau mixage, mais quand j'ai lu que des gens critiquaient le son rugueux, je dis "fuck off", c'est du Black Métal. Pour retravailler l'album, nous avions seulement une mauvaise cassette stéréo non masterisée des deux premiers jours de studio en 1998, donc le son n'est pas ce que je vais considérer comme idéal. Pourtant, la version de 2012 est bien supérieure aux essais de 1999, qui manquent de basse, qui avaient des vocaux moyens et d'autres aspects négatifs dans la mise en place, les paroles et la présentation visuelle. J'appelle Quintessence 2012 notre De mysteriis dom. Sathanas en ce qu'il dégage un un sentiment comparable, un album furieux basé sur des riffs avec exactement la bonne atmosphere, qui traite des mystères anciens, de la relation triangulaire entre le malin, la mort et l'homme, exactement comme la gravure de Dürer que nous avons choisi pour la pochette. Les paroles étaient un tour de force, parce que nous voulions garder les sujets originaux et les phrases importantes de chaque morceau, mais les réviser sous une forme plus mûre qui corresponde à nos attentes 14 ans plus tard. Quintessence sur End All Life résume l'histoire d'ABIGOR dans les 90's et représente le point culminant dans ce style. Après la sortie de l'original en 1999, je ne pouvais pas voir au-delà. ABIGOR ne pouvait pas évoluer et la scène était foutue de mon point de vue. Cela a pris 5 ans pour que je puisse rassembler mes énergies, qui demandait une nouvelle façon de penser, un autre niveau de rigueur, qui est arrivé en moi ainsi qu'à l'extérieur, avec la nouvelle génération de groupes.

Tu as un petit peu parlé de ta propre redécouverte du Black Métal. Comment celà s'est-il traduit par un partenariat avec End All Life?

TT : C'était simple, je pensais qu'End All Life était le meilleur label, en termes de qualité des sorties, aussi bien à propos du contenu que de la réalisation. Les réussites et l'authenticité qu'End All Life s'est efforcé de construire pendant ces années étaient remarquables, je suis donc rentré en contact avec C. Il a écouté des démos de Fractal possession et il voulait l'album. Comme je l'ai dit plus haut, je ne suis jamais parti du principe qu'il possédait l'un de nos albums, pas pour s'entendre dire qu'il était inspiré par nous, j'ai donc été agréablement surpris de l'importance qu'ABIGOR représentait pour lui dans les 90's. Et maintenant, il nous inspire en retour. Les choses furent alors claires comme de l'eau de roche, il s'est investi à 100% dans la réalisation de nos albums, ayant complètement foi en notre travail et il a fait tout ce qu'il a pu, sans compromis. Pendant ces intenses premières années sur End All Life, la communication s'établissait à tous les niveaux, musicalement et spirituellement, faisant évoluer ABIGOR vers la forme qu'il a acquis maintenant. Des gens tristes courraient après certaines nouvelles modes dans la seconde moitié des 00's, collectionnant "les bons" LP limités (bien sûr uniquement à l'"état neuf" pour ramasser de la poussière sur les étagères) afin qu'ils apparaissent comme "plus trve", et donc les albums récents disponibles n'ont pas reçus beaucoup de reconnaissance, ce que je regrette beaucoup pour End All Life. Mais, plus important que nous-mêmes, je suis content que beaucoup de courants éphémères semblent avoir aujourd'hui disparus, l'épouvantable merde "Suicidal Black Metal" avec ses contenus vides et ses comportements pleurnichards semble terminé, mais des copies nihilistes de DARKTHRONE chantant à propos des paysages et du temps sont toujours là. Nous leur pissons du sang empoisonné dessus. Seul le Black Métal Satanique est valable.

Je me suis toujours demandé si les photos du groupe utilisée pendant l'époque de Fractal Possession devaient être vues comme un hommage au travail d'Herman Nitsch et de l'actionnisme viennois?

TT : Je suis content que tu vois la référence à l'actionnisme viennois. Ce sont les meilleures photos que nous ayons jamais faites. Elles représentent vraiment la musique extrême et l'art spirituel, tout en restant dans la tradition Black Metal. D'ailleurs, il y a quelques années, nous voulions qu'End All Life imprime une petite pochette avec ces photos en taille plus grande et 2 textes, pour les gens qui commanderaient Fractal Possession afin de les insérer dans l'album, mais ça n'est jamais arrivé.

J'ai été ravi d'entendre le son abrasif des synthés utilisés sur Time. Très différents de ceux qu'on entend habituellement sur les sortie de Métal "d'inspiration électronique". Avec quel type d'équipement avez vous travaillés?

TT : Bien que j'ai depuis toujours des périodes pendant lesquelles j'écoute beaucoup de musique électronique, nous ne sommes pas du tout inspirés par la musique électronique. En même temps, Radioaktivität de KRAFTWERK était mon second album préféré derrière The number of the beast en 1982, qui sait quel impact il a eu? Mais d'un autre côté, bien que j'adore le Black Métal primitif et laid de l'époque, on n'entend pas non plus cette préférence personnelle dans notre musique. La musique que nous réalisons est véritablement la nôtre. Elle a été développée depuis l'époque de la tradition du Black Métal où nous avons formé ABIGOR, avec quelques influences délibérées de compositeurs contemporains. De la même manière que les grands albums de Black Métal que nous écoutons, nous ne pouvons nous fermer à quelque chose de valable que nous écoutons et qui nous étonne, celà demande à ce que nous rivalisions avec l'intensité du travail d'autres groupes. Mais nous nous défendons de toute allusion au "Black Métal Industriel" ou d'être influencés par la musique électronique. Je suis content que tu sembles appartenir aux quelques-uns qui ont compris la forme sonore qui compose Time. Ces sons sont en eux-mêmes plus extrêmes et déchirants que les sons distordus d'une guitare électrique. Bien qu'utilisés avec parcimonie, ils sont la raison pour laquelle les gens se trompent à propos de Time. C'est comme si on nous qualifiait de "Black Métal orthodoxe" simplement à cause des parties telles que "Come ye father" [NdT - "Venez mon père"]. Time montre toutes les facettes du Black Métal, mais il semble que l'attention des gens ne dépasse pas 5 minutes. Il n'y a pas plus de parties de synthés sur Time qu'il n'y en a sur un album originel classique de BURZUM.

Comme ta question concerne le matériel, et bien je collectionnais à une époque les synthétiseurs des années 70 et 80, fasciné par ces vieux instruments. J'avais un Moog Prodigy, un Roland Jupiter 6, un Korg MS-20, parmi d'autres. Et j'ai utilisé un delay et une réverbération à ressort, un grand stereophaser et d'autres équipements des décennies antérieures. Du vieux matériel analogique magique à utiliser. Pourtant celà ne montre pas le futur d'ABIGOR, nous n'avons pas utilisés un seul son synthétique pour Leytmotif Luzifer, et aucun effet n'est utilisé pour les guitares. C'est un album qui est très très différent de Time dans son atmosphère, sa sonorité, sa composition et son instrumentation. Conformément à la vieille tradition d'ABIGOR, c'est un poing dans la tronche de tous ceux qui pensent savoir comment nous sonnons, de la même manière qu'Apokalypse est différent d'Opus IV qui est différent de Nachthymnen.

Quel impact a eu l'acquisition de votre propre studio sur la façon dont vous travaillez?

TT : Bien plus que le studio, c'est l'ensemble du processus qui a évolué. Alors que dans les 90's, moi et PK nous rencontrions pour échanger (et c'est tout ce que nous avons fait lors des répétitions, échangeant des riffs dans nos salons), nous pouvons maintenant pleinement nous concentrer sur ce que chacun de nous fait de mieux. Maintenant, nous ne nous rencontrons jamais, et quand tu travailles seul et complètement concentré sur quelque chose, une abstraction méditative s'installe. Quand tu es conscient de ce que tu fais (créer de l'art satanique), quand tu ne parles à personne pendant que tu composes, que tu répètes, que tu enregistres, alors un certain état d'esprit s'impose. L'état d'esprit est le sol sur lequel pousse la performance "pure". C'est l'optimum, et peut-être l'élément misanthropique qui reste des 90's. Même lorsque tu utilises un équipement technique pour enregistrer, même quand tu reboucles une partie et que tu la joues plusieurs fois pour obtenir le maximum d'intensité, afin de capturer cette seule prise qui est chargée de toutes les énergies que tu as rassemblées. Même dans ce contexte, ça n'est pas un processus technique de studio, mais un acte sacré. C'est la façon idéale pour réaliser un art qui en vaut vraiment la peine, et c'est le résultat d'être capable de travailler seul, dans ton propre studio, sans limites. Mon expérience de technicien et le matériel en est juste une partie, mais la méthode de travail est une raison plus importante de notre amélioration. Les gens l'entendront sur Leytmotif Luzifer (tu l'as d'ailleurs entendu), où nous avons réussi à composer et à enregistrer un album à partir de grattements [NdT - de guitare] de la façon que je viens de décrire, pour la toute première fois dans nos 20 ans de carrière.

Je pense qu'il est possible de dire que la libération de Jon Nödtveidt et le retour de DISSECTION qui a suivi a été un moment séminal dans l'histoire du Black Métal. C'était, à ma connaissance, la première fois qu'un groupe de Métal a représenté une tradition satanique complète avec sa propre cosmologie, ses symboles et son système magique avancé. Quelle était ta perception de tout ceci à la fois en tant que musicien et que sataniste?

TT : Comme musicien, et en raison de mon admiration personnelle, je vénère les singles et les deux premiers albums de DISSECTION, des chef-d'oeuvres de l'ère du Black Métal, ou, pour être correct, du Death Métal, comme Jon voulait qu'on les appelle. Ils ont passés l'épreuve du temps. Bien que j'ai été en total désaccord avec leur signature chez Nuclear Blast, un label qui se battait contre le Black Métal et tout ce qu'il représentait. Et j'émets des réserves avec une partie de la musique rhytmique sur Reinkaos, parce que je recherche plus de chaos dans la musique, mais, cependant, je respecte infiniment les objectifs, et bien évidemment les textes construits en fonction de ses goûts personnels. Autant de choses à propos de DISSECTION, un groupe tout à fait important, oui. Plus généralement, je pense que le seul fait que quelqu'un représente une "tradition complète et entière", qui en elle-même arrive à joindre des traditions gnostiques variées, pendant que les autres se basent sur une exégèse satanique différente, ne dit rien d'essentiel sur la qualité de la première ou de la seconde. J'ai peu de connaissances sur sur le MLO (Misanthropic Luciferian Order), et j'ai toujours pensé qu'il y avait des différences fondamentales avec mes propres croyances et recherches, laisses-moi l'expliquer : je suis sidéré par les objectifs des hommes spirituels, l'histoire des arts nourrit ma propre existence, que ce soit la renaissance religieuse et l'art visuel baroque, ou les compositeurs contemporains du 20ème siècle, de toutes sortes. C'est important quand on considère honnêtement le terme "misanthropie" et la valorisation de l'homme dans un champ plus large. Je vois la vie comme une quête, comme une épreuve du feu, pas comme une simple distorsion. C'est une épreuve qui doit être maitrisée par tous les moyens, et les capacités pour le faire ont été fournies par Lucifer, qui est l'incarnation du démon qui a donné à l'homme sur terre le feu de la connaissance, de la perception et de l'intuition. La tâche de l'homme est de le reconnaitre et de le comprendre avant que son existence ne soit réduite en cendres. Par conséquent, mourir est le sacrilège du divin dans l'homme [NdT - attention, la fumette commence...]. De plus, je ne m'oppose pas au concept du cosmos, en ce qu'il renferme l'un des mystères de l'existence humaine. MLO émet l'hypothèse que le temps est linéaire et constant, mais il ne l'est pas. L'incommensurable infinité de l'univers, ou l'absence de temps dans les trous noirs sont Ses mystères fondamentaux que nous devons déchiffrer. Dans ma compréhension, l'extase du chaos n'est pas l'opposé de l'ordre, il doit être envisagé dans l'ordre des choses. MLO pratiquait le gnostisme de façon rigoureuse, comme celà doit être fait, comme les sciences naturelles. Mais alors, les sources deviennent toujours plus importantes, à fortiori quand on en utilise autant, sinon c'est comme de la philosophie [NdT - pas compris la phrase ]. Et je ne me permettrai pas de m'y adonner sans examiner toutes les sources afin de séparer les légendes des mythes. Il y a toujours le danger d'une tour de Babel ésotérique, dans les deux sens, en considérant la fierté aussi bien que la punition, le chaos (même si c'est une pensée intéressante si l'on considère la référence au chaos du MLO). Je ne peux pas adopter l'arrogance conceptuelle que j'ai perçue en lisant les textes de l'Ordre, parce que je suis un réservoir vide de Lui, ce qui s'oppose totalement aux idées de suprémacie. Ce qu'ils ont semblé accomplir a été une vaste pratique magique, comme tu l'as dit plus haut, un moyen d'expression fabuleux. Tu comprendras qu'avec les pensées que j'ai développées, je ne pouvais pas adopter les principes de l'Ordre. Je pense qu'il est à peine possible d'être les deux, un artiste à part entière et un magicien pratiquant, car chacun demande beaucoup de temps et un investissement à long terme.

Tu t'es toujours décrit comme un sataniste théiste (corriges-moi si j'ai tort). Quel est ton point de vue sur ce qu'on appelle les "occultistes de chambre" [NdT - "armchair occultists", jamais entendu parler] qui prônent une étude académique de la religion à l'opposé de la pratique spirituelle actuelle?

TT : Chaque approche mène à quelque chose si c'est fait avec dévotion. Et je serais prudent en jugeant le travail d'études religieuses sérieuses de n'importe quel type, beaucoup de sources du MLO semblent être d'origine théologiquement correcte (en tout cas telles les gens les comprenaient dans les temps anciens), pas seulement de "la tradition orale", de telle façon que quelqu'un peut en faire la synthèse [NdT - "do the footwork", pas sûr de la traduction]. Les mythes (ou les témoignages, les révélations), l'exégèse, la théologie, la liturgie et la pénétration sont tous nécessaires. Soulever des questions valides ou transformer des vérités en art, tous les aspects sont importants, pas juste de collecter de la connaissance et des mythes se fondant avec le symbolisme et la pratique personnelle d'une forme de magie créatrice ou destructrice. Si c'est fait de la bonne manière, quoi que ce soit sur la voie de la main gauche [NdT - cf. plus haut] peut toucher les sphères où Satan est palpable. La pratique rituelle signifie le contrôle, la canalisation des forces vers un certain objectif. Pourtant, une approche non contrôlée est la façon de "créer" de l'art, et ce dévouement a souvent des conséquences imprévisibles, contrairement à la pratique de la magie. Enregistrer Time a été un acte intransigeant au plus haut niveau, où la canalisation sans limites a conduit à de grands préjudices, j'avais tout perdu : relations, entourage. Les groupes sérieux parlent d'expériences similaires. Un groupe en particulier "a tué tout espoir" (comme il l'a dit) avec un album, et tout le groupe a traversé des semaines misérables après son enregistrement. J'ai entendu ça quelques fois. Donc, ce qu'il faut, c'est une intransigeance, un dévouement et une vision claire pour entrer en contact avec des pouvoirs que des lucifériens gnostiques suscitent aussi dans leur pratique magique. De même que les magiciens le font pour eux-mêmes, pendant que les vrais artistes sataniques le font parce qu'ils doivent le faire, leur pratique est de la doxologie et il n'y a pas d'autres façons de créer la terre sur laquelle les langues de feu sont reçues [NdT - c'est la fin du joint ]. Donc, grâce de ce que j'ai acquis depuis mon enfance, que ce soient les premiers souvenirs que j'ai du côté obscur, les rêves récurrents que j'avais en état de somnambulisme, la figure que j'ai vue dans le miroir. Tout ça toujours clair et tranchant devant moi à l'âge des jardins d'enfant. La quête plus profonde de l'occulte et la pratique magique initiale à l'approche de la vingtaine, les premiers déchiffrements de mystères, ou l'expérience d'art satanique intransigeant, à cause de tout celà, je n'accepte pas la pensée gnostique qui dit "tu (tes objectifs) est inférieur parce que tu n'est pas initié". Même si quelqu'un s'emploie à s'investir dans sa quête, ces objectifs peuvent se réduire à néant pour quelqu'un d'autre. En tant qu'artiste de Black Métal Satanique, tu as besoin d'être très ouvert, de faire le vide, d'être complètement concentré, de même qu'humble. J'ai vu pas mal de pauvres hères qui ne l'étaient pas (peu importe le status qu'ils ont acquis dans leur domaine).

Il y a eu un récent regain d'intérêt dans les traditions afro-brésiliennes et afro-cubaines telles que le Quimbanda dans de nombreux cercles Européens de la voie de la main gauche. Y a t'il des traditions en particulier qui retiennent ton attention?

TT : Je ne ressens pas le besoin de fouiller dans les profondeurs des mythes et des pratiques d'autres cultures, ma tâche est d'une autre nature. Bien qu'ils le peuvent, les magiciens doivent faire attention à ne pas confondre les buts ultimes et les futilités. "Si monvmentvm reqvires, circvmspice", comme le dit le proverbe [NdT - "Si vous cherchez son monument, regardez autour de vous"]. Il n'est pas nécessaire de rechercher les mêmes mystères (ou monuments spirituels) cachés dans n'importe quel type de tradition, parce que tu finis par aboutir aux mêmes questions et aux mêmes réponses. Les autres 368 traditions ne contiennent pas des bouts éparpillés de la grande illumination, mais elles sont des codages culturels de la même chose, chacune ayant la même pertinence pour le chercheur. On peut être conscient des autres conceptions, on peut s'y intéresser, et les pratiques magiques des autres cultures sont complètement fascinantes, mais tu trouveras les fondamentaux dans ta propre tradition. Elle contient ce qui est plus large, plus vieux, de même que les pratiques, les témoignages, les manuscrits des religions orientales et des mythes païens locaux. Elles contiennent suffisamment de sagesse et de vérité pour amener l'homme à un niveau supérieur. On peut effectuer certaines choses différemment, mais les instructions sont là. Même sur Nachthymnen, nous avons déclarés qu'"Unleashed axe-age" est l'illustration des forces obscures du malin qui sont codées dans la mythologie nordique, telles qu'on les trouve dans l'ancienne démonologie monothéiste. Je m'intéresse aux traditions qui reconnaissent : 1. la dualité, 2. la déité, 3. le divin (dans l'existence humaine). Je suis né en Europe centrale, dans la seconde moitié du 20ème siècle, et je suis un artiste, alors j'utilise l'histoire de l'art et de la religion de l'Europe centrale comme source principale d'inspiration. Si tu étais né en Chine il y a mille ans, tu pourrais arriver aux mêmes conclusions de ta quête spirituelle. Les mystères sont cachés partout. Je sais qu'un moine catholique du 15ème siècle qui aurait choisi la voie de la main gauche [NdT - plutôt que celle de la main droite, voir plus haut], aurait pu déchiffrer la vérité Luciférienne comme n'importe quel gnostique aujourd'hui. A ce propos, j'ai vu hier une fantastique crosse d'abbé datant de 1250, faite de serpents noirs, une représentation sans équivoque, et lors de mes voyages à travers l'Italie, j'ai vu des choses dans des églises ou à la bibliothèque Laurentienne de Florence qui m'ont absorbées pendant des années. C'est ma tradition, Sa sagesse est cachée dans cet environnement culturel, et quand nous fusionnons celà avec l'art d'ABIGOR, nous en sommes aussi proches que l'on peut.

Que représente votre prochain album Leytmotif Luzifer par rapport à ABIGOR et à son histoire?

TT : C'est le premier album d'ABIGOR conçu à partir de grattements [NdT - de guitare] en tant qu'artistes mûrs. Les albums des 90's étant des aperçus de cet instant. Ces travaux doivent être interprétés de façon complètement différente de Leytmotif Luzifer. Nous étions adolescents, le Black Métal était encore immature en tant que direction artistique, et tout était en train de se développer et de se construire. C'est la raison pour laquelle les chefs-d'oeuvres d'aujourd'hui ont encore plus de valeur s'ils passent l'épreuve du temps. Mais si tu arrives maintenant avec un truc fait sans enthousiasme, qui n'est pas remarquable en regard de ce qui a existé depuis 20 ans, alors tu n'as aucune excuse. Les groupes plus jeunes sont dans la bonne position pour apprendre de nos échecs dans les 90's, et comment "nous", je veux dire tous les groupes de Black Métal qui ont étés actifs pendant longtemps, avons développés cette musique, ces paroles ou la présentation visuelle d'un album. Et nous devions aussi apprendre comment présenter quelque chose de valable, quelque chose de suffisamment descent pour être excusé en Son nom. Les échecs d'aujourd'hui pèsent plus lourd que ceux des 90's. En ce qui concerne les sorties précédentes, je pense avoir le recul nécessaire pour décrire l'histoire qui se cache derrière Leytmotif Luzifer :

Fractal Possession a été nos retrouvailles et traitait d'idées anciennes. Tu y trouveras les riffs de Black Métal les plus traditionnels (pour illustrer ce que je dis : l'intro de guitare de "Lair of infinite desperation" pourrait convenir à Hvis lyset tar oss de BURZUM, ou la partie à partir de 1:22 de "Project:Shadow" pourrait être sur Under a funeral moon de DARKTHRONE) aux côtés du Métal du début des 80's ("3D Blasphemy") ainsi que des harmonies dissonantes et plus sophistiquées du Black Métal récent. Fractal Possession conclut deux décades de Black Métal. Nous avons utilisés des paroles que PK avait écrit des années avant les retrouvailles, en rapport avec des sujets sur lesquels nous avions écrits dans les 90's, contrastés par les trois textes d'AR qui ont apportés un équilibre spirituel et détruit ce que nous avions construits métaphysiquement, et qui traitaient des fondations, déconstruisant les vieilles notions de bien et de mal; les aspects sataniques de la philosophie dite des "problèmes universels". Fractal Possession a pavé le chemin musicalement et littérairement pour l'oeuvre vraiement extrême qui suivait, Time. Je suis satisfait des objectifs de Fractal Possession, les nombreuses facettes du Black Métal unies sur un même album. Il est aussi important de mentionner la production coûteuse complètement analogique (nous avons utilisé des choses comme un microphone à tube Neumann M149 d'une valeur de 4500 Euros, une bonne vieille console Studer et d'autres matériels de pointe) qui collait au matériau, capturait l'atmosphère de l'album comme il fallait, et qui contraste beaucoup avec toutes les productions stériles avec ces boites à rythmes [NdT - pour "clicky drum"?] et ce manque de densité. Quoi qu'il en soit, Fractal Possession a été conçu avec un état d'esprit complètement différent, et c'est un chapitre clos.

Time is the sulphur in the veins of the saint a d'abord commencé comme un split single et s'est étoffé vers un album complet d'ABIGOR. C'est l'album jumeau de BLACKLODGE, les deux groupes ayant travaillés sur les mêmes sujets, nous avons sortis nos travaux sur un split DLP. Le résultat est intransigeant et complètement satisfaisant, c'est un travail absolument extrême, écrasant tout auditeur ayant le coeur trop léger. Time représente le point de non-retour avec rien au-delà, musicalement, de même qu'en considération de la conclusion des textes de l'album. Tu ne peux qu'être pénétré par l'album ou bien le détester, en ce qu'il submerge le récepteur et réduit en cendres tout espoir par sa description de la chute de l'homme.

Quintessence est l'opposé de Time stylistiquement et saluait notre 20ème année, valorisant les tout débuts, toutes les démos, et la nouvelle version de Channelling the quintessence of Satan. Tu peux entendre que c'est un album de Black Métal complètement traditionnel, plus dans la veine de De mysteriis dom.Sathanas. Grâce à la volonté de fer d'End All Life de mener à bien ce projet coûteux (reprendre la production coûte de l'argent quand toute l'édition limitée de 950 copies est vendue), et la présentation, au niveau du format et de l'impression, s'est traduite de façon brillante, en respect de l'histoire d'ABIGOR.

Leytmotif Luzifer a ouvert un chapitre différent et est conçu comme un nouvel album d'ABIGOR ayant eu une vision conceptuelle claire avant que nous commencions. Selon les textes, chaque chanson a un objet musical définitif et donc bien marqué (pour faire simple : il y a un morceau lent, un rapide, un mid-tempo et ainsi de suite), et chacun est accompagné d'une illustration. Je ne peux pas prévoir l'impact que l'album aura sur nous et sur les autres, puisque nous sommes encore "les mains dans le cambouis" [NdT - pour "In midst of working on it"], mais il y a déjà des signes qu'il va briller avec l'intensité des flammes de Lucifer. Des commentaires sur les paroles et les interprétations détaillées de l'artwork seront données bientôt, je suis encore en attente de l'autorisation d'utiliser les 7 illustrations, et alors nous pourrons tout révéler. Contrairement à Fractal Possession et à Time, nous avons gardés les sons et les arrangements bruts, des murs de guitare non retravaillés, rien d'artificiel ne va entâcher sa pureté.

Qu'est-ce qui a motivé le passage d'End All Life à Avantgarde Music de Roberto Mammarella?

TT : Deux choses. Premièrement, End all Life a changé pendant que la scène changeait, bien que principalement en termes d'activités du label que des idéaux initiaux, qui sont toujours présents je pense. Au début des 00's, End All Life se battait pour quelque chose, la sollicitude des artistes interagissait, en a manifestement inspiré d'autres, et a formé, en gros, des sous-scènes. Au final, c'était l'impression qu'on pouvait avoir. End all Life était différent de tout autre label, je me souviens d'envois où étaient écrit "EAL!" à côté du nom du groupe et du titre de l'album, comme un symbole renvoyant à quelque chose de mystique et de spécial. Il y avait des compilations, de nombreuses collaborations intéressantes. De l'extérieur, tu avais l'impression qu'End All Life et quelques autres formaient quelque chose de comparable à la vieille scène scandinave du début des 90's (bien que les groupes n'ont jamais été aussi proches), c'est à dire une production intense qui est l'essence du Black Métal, de même qu'être prédominant et formateur. Les choses vont plus lentement maintenant. Je suis éternellement reconnaissant à C., et pendant un court instant, de 2007 à 2009, il y avait une immense inspiration artistique dans les deux directions. Pendant ce temps les ventes de CDs ont chutées à cause du téléchargement. Au cours de 00's, les gens préféraient rechercher des "précieux vinyles super-limités" sur Ebay pour satisfaire leur sale ego plutôt que de supporter la scène qui sortait du grand art. End All Life, qui avait grandi en se focalisant sur le vinyle, devait juste réagir par rapport à leur stratégie je suppose. Les gens pensent toujours que leurs actions n'ont pas de conséquences et que les labels et les artistes continuent à se faire piller sans broncher. La musique underground comme le Black Métal était soutenue par des fans, mais la situation a changée ces dernières années, doucement et sans préavis. Et du point de vue des artistes, les groupes pensaient qu'il serait mieux de devenir des îlots, plutôt que de resserer les rangs pour préserver la scène des parasites. Certains se sont adaptés comme des rats, donnant de gros concerts, remodelant leur art, avec une musique reflétant le martèlement, les choeurs, l'headbanging, un peu comme la ferveur de certains magazines le fait. Qu'est-ce que nous avons maintenant? Quelques superstars et 4 pseudo majors qui controllent le marché, et un underground perdu et éclaté, informe et sans but. Seuls les ignorants peuvent se satisfaire du fait qu'il est toujours possible d'acheter trois joyaux exceptionnels par mois [NdT - ]. Mais ça n'est pas assez pour moi, je réclame un mouvement, rien de moins.

End all Life a continué à sortir de la bonne musique, et s'est investi à 100% dans la réalisation de Fractal Possession, Time et Quintessence. Et maintenant c'est plus devenu un éditeur d'art qu'un label "old-school" à plein temps, avec un "boss" artiste très actif en lui-même. Il a été très facile de faire un "deal" avec Avantgarde Records. Roberto s'est penché sur ce que nous apportions et demandions, et a fourni le budget pour produire Leytmotif Luzifer, a accepté les conditions de sortie de l'album, et comme il est investi dans MONUMENTUM (In absentia Christi est l'une des 10 pièces éternelles du Black Métal [NdT - j'ai un peu écouté cet album et je ne le classerais certainement pas dans la catégorie Black Métal ]), il y a un musicien à la tête d'un label qui sait ce qu'est un artiste qui se bat, et qui a sorti Live in Leipzig, ce qui est quelque chose. Tout ça est très important pour nous. Jusqu'à maintenant, il a sorti Supreme and immortal et a fait du bon boulot de mon point de vue. Je peux cependant te dire que, personnellement, j'ai signé chez Norma evangelium Diaboli il y a quelques temps, un projet qui demande toute mon attention. Je suis donc toujours connecté au cercle français, pendant qu'Avantgarde sortira les deux prochains albums d'ABIGOR, en plus d'autres choses, comme par exemple le single mentionné et pour finir, l'uniforme que quelqu'un pourrait revêtir au sein de l'armée d'ABIGOR [NdT - ???].

A part quelques diamants noirs, le Black Métal a stagné depuis la fin des 00's. J'aimerais que tu finisses cette chevauchée avec ta propre idée personnelle d'où devrait être emmené le genre pour regagner de l'élan?

TT : Chaque espèce d'art ne peut être que forte, et vraiment révolutionnaire, si c'est un mouvement. Je ne sous-estime pas l'importance et l'impact de fortes individualités, encore que l'isolement des groupes ces dernières années a conduit à la dissolution d'un ensemble underground plus large. Quel que soit l'état du Black Métal à l'heure actuelle, il a réussi à émerger deux fois, au début des 90's et au milieu des 00's. Je pense que nous pouvons observer un phénomène cyclique naturel. La situation est encore un peu ridicule avec des groupes qui sont complètements vides et qui ne sont qu'une somme de clichés, tu sais, ceux qui n'ont rien à dire en dehors de "vrai underground", "Black Métal War blah blah", "darkness true warrior" et qui chantent à propos du temps (gel, vents) ou de la nature (montagnes, forêts) entre autres, les tournures et les termes que nous utilisions au début des 90's pour rendre et décrire une atmosphère. Le Black Métal d'aujourd'hui ne devrait pas se contenter de poèmes atmosphériques dont les racines plongent dans le romantisme du 19ème siècle, mais retourner aux fondamentaux à fond, à la religion, aux problèmes existentiels, qui prennent leur essence dans la culture historique. Ces faux groupes vides sont encore à la tête un certain underground et gaspillent les ressources de toutes sortes, qu'elles soient humaines, énergétiques, financières ou spirituelles. Ils sont comme ces majors, ces grands magazines parasites qui n'apportent rien mais pompes les ressources pendant qu'il y en a d'autres qui livrent des albums de tueurs avec un vrai contenu, qui saignent et qui sont totalement négligés. Celà doit changer, et ça va changer. J'ai acheté récemment pas mal de bons disques qui renforcent ma croyance dans le Black Métal underground, et si nous resserons les rangs, comprenons qui sont nos ennemis, et délivrons de l'art satanique de premier choix, alors il y aura une impulsion suffisante pour que "les mille prochaines années soient NÔTRES", comme l'a dit Fenriz dans sa courte période d'éclat.
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Message par Antoine Tomberouge Mer 8 Jan - 1:22

Le propos sur les prétendues vagues de black m'intéresse, car j'étais dubitatif à ce sujet. Je ne parvenais pas bien à me représenter les événements/éléments qui ont séparé une première d'une seconde

Dickhead traduit littéralement, bof. L'argot anglo-américain n'est généralement pas à transcrire mot pour mot. Certes, tête de bite constitue une injure française notoire, mais un gros mot plus conventionnel eût été sans doute mieux. "Hollow" signifie plutôt creux (à rapprocher de "hole") que vide. 

ABMS = ABM Syndicate

"Comment est-ce que celà pourrait-il"  No 

Outre ce défaut, j'aurais personnellement traduit ainsi :
"Comment se dresser nu au beau milieu d'un vaste espace de sons et de mots, tenter de déchiffrer Son impalpable présence et faire face à Son pouvoir et Sa volonté au travers d'ABIGOR pourrait jamais être suffisant ?"
Petite nuance, et point de détail en soi. Mais ce genre de phrases sibyllines donne du fil à retordre, mine de rien

Bon boulot en tout cas ; tout le monde ici bosse pour un webzine ou quoi ?
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Message par Aenimal Mer 8 Jan - 12:08

Merci pour ces précisions. A propos de la phrase que tu as corrigé, elle est effectivement plus "juste", et je n'étais d'ailleurs pas très satisfait de ma traduction. Je pense avoir eu la flemme à ce moment de me creuser un peu les méninges pour en trouver une vraiment valable. Il y en a d'ailleurs quelques autres où je me suis contenté du minimum syndical, car certains passages demandent un certain effort de compréhension et de transcription pour quelqu'un ayant certes un niveau correct d'Anglais mais n'étant pas bilingue (cf. aussi ta remarque à propos de l'argot, qu'il est effectivement assez difficile de traduire littéralement)... et ce d'autant plus que l'interview est assez longue (l'exercice fût parfois un peu fastidieux  Wink )

Par contre, je ne bosse absolument pas pour un webzine... C'était plus un exercice "gratuit" de ma part qui poursuivait principalement 2 objectifs :
1. Comprendre au mieux le contenu de l'interview,
2. Améliorer mon anglais justement.

Après, comme je l'ai dit en introduction, cela ne me pose aucun problème à ce que ce texte soit utilisé et diffusé sur un webzine dédié (ZSK, si tu me lis...).
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Message par Aenimal Ven 31 Jan - 21:20

Hephaïstos a écrit:Bal-Sagoth c'est vraiment les Rhapsody du black

Mon Dieu comme c'est kitsch! D'ailleurs, à ce niveau là, est-ce vraiment du black?

Allez, pour le fun, un morceau qui cumule 2 caractéristiques "rigolotes" :
1. le titre : "And lo, When the Imperium Marches Against Gul-Kothoth, then Dark Sorceries Shall Enshroud the Citadel of the Obsidian Crown" roule
2. des samples tirés de la BOF de Conan le barbare  gooood 



Enjoy...  clown 
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Message par Aenimal Ven 27 Mar - 16:15

Vous trouverez ma chronique du dernier album de DHG ici : Arrow  "A umbra omega" by Aenimal

Wink
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