Rammstein - Herzeleid 1995

Rammstein… Un nom qui a fait couler beaucoup d’encre… Souvent critiqués, provoquants, jouant de multiples ambiguïtés dans leurs discours pour faire bouger les lignes au moment où l’Allemagne panse les plaies de son histoire meurtrie par la barbarie nazie 50 ans plus tôt, cette formation a su déchaîner les passions quitte à parfois se brûler les ailes en poussant le jeu de la transgression trop loin, avec une image de groupe nazi qui lui colle encore à la peau.

Toujours est-il qu’au-delà de ces divers clivages d’ordre historico-éthiques, nos 6 teutons ont su créer un son, une atmosphère, résultant de l’agrégation de diverses influences musicales : on pourra citer les premiers albums de Oomph! ou Laibach au niveau musical; D.A.F. au niveau de l’esthétique et dans l’esprit… Rien n’a été inventé, mais ce groupe a su former cette ambiance unique, reconnaissable d’entre toutes. Et évidemment, l’album le plus emblématique de ces expérimentations reste Herzeleid.
Lorsque cet album sort en 1995, il fait l’effet d’une bombe. Pensez-vous ! Un groupe chantant uniquement en allemand, avec un son martial, mécanique et froid, ponctué d’évidentes références aux univers totalitaires, depuis la pochette jusqu’à la dernière seconde du CD, ça surprend beaucoup. Qui plus est, ce disque fait partie de la grande famille du metal indus, genre qui à l’époque est peu connu, hormis quelques pointures telles que Ministry ou bien encore… Ministry, et qui va exploser au grand jour par l’intermédiaire de productions comme celles-ci. Nous sommes donc à l’époque en présence d’un ovni, que d’aucuns qualifieront alors de modern trash metal, de tanz metal, de techno metal et d’autres appellations qui souligneront les limites sémantiques du vocabulaire métallisé de l’époque.

Mais à l’heure actuelle, 17 ans se sont écoulés depuis. Que vaut donc cet album maintenant ?
Force est de constater en premier lieu que la production a mal vieilli, ce qui est logique pour un album qui date de plus de 15 ans. Cela n’entache pas forcément le plaisir d’écoute cela dit, même si on peut regretter l’absence d’une remasterisation.
Maintenant, les compos sont toujours aussi efficaces, avec un Wollt Ihr Das Bett In Flammen Sehen? en guise d’intro qui assène « un grand coup dans ton cul », comme diraient les MC Warriors, avec ces riffs et cette rythmique basiques mais diablement efficaces, qui donne un son très vif et presque dansant, se rapprochant de la techno. Le tout est parsemé de nappes de synthé ou de samples divers à haute dose. Une formule simple mais redoutable, qui vient trouver son apex grâce à la prestance du chanteur qui avec une voix gutturale oscillant entre le parlé et le hurlé donne toute son intensité à ces compos. Cette recette est utilisée avec bonheur sur d’autres pistes, comme Der Meister, Weisses Fleisch ou Heirate Mich.
On trouve aussi des moments plus lents et plus froids, comme l’épique Das Alte Leid, monument de lourdeur représentant la quintessence de l’indus telle une véritable ode lui étant dédiée, ou bien l’éponyme Rammstein qui n’est pas en reste, et permet à l’auditeur de comprendre les origines du groupe.
Curiosité du groupe, la power ballad à la sauce industrielle Seemann, qui présente une certaine propension au kitsch mais qui reste cependant de bonne facture.

Au final, il reste plus de 15 ans après un album qui garde une puissance monstrueuse, malgré une production le desservant un peu, sublimé en live par des prestations scéniques exceptionnelles et qui reste pour ma part la meilleure galette que Rammstein ait pu fournir. Respect.

Steven Siegheil a écrit:Das Alte Leid, monument de lourdeur représentant la quintessence de l’indus telle une véritable ode lui étant dédiée

Je souscris à ces propos

Bien, voilà la critique de l'album pur-jus de Rammstein par un fan pur-jus, parfait

Eh bien, je suis d'accord avec à peur près tout, c'est l'album simple et efficace par excellence, Rammstein récupère les riffs de Ministry, la rythmique industrielle et certains sons qui vont avec comme chez Laibach, et des sons électroniques au bord de la synthpop pour faire un album absolument unique et d'une efficacité colossale... Production vieillie ou pas, suffit de monter un peu le volume et il n'y a rien de flagrant, ça baffe bien et c'est tout!

Bon, pour le chant, je regrette un peu un certain manque de profondeur par rapport aux albums suivants... Après, ça va avec la musique très martelée, aussi.

Après, cet album n'est pas pour moi le plus marquant de Rammstein, je m'explique, c'est un vrai chef d’œuvre de Metal Industriel, Tanz Metall ou appelez ça comme vous voulez, mais Rammstein n'était à ce moment là pas encore devenu le melting-pot qu'il s'est révélé être par la suite... L'évolution entre Sehnsucht et Reise, Reise, c'est ça le plus intéressant à mes yeux, c'est là que Rammstein a le mieux affirmé son identité propre en intégrant toutes sortes de nouvelles influences, et c'est comme cela qu'ils ont le plus marqué le Metal "Industriel" Européen... Pour le meilleur et surtout pour le pire

Mais je crois qu'il est tout simplement indispensable dès lors qu'on aime le Metal Industriel, non seulement parce qu'il a poussé le concept jusqu'à l'excellence, mais encore parce qu'il a laissé une impression durable sur le genre.

Donc voilà, bon résumé, je m'efforcerais de vous chroniquer Mutter et peut-être Reise, Reise après les partiels, pour ma part

Merci gentlemen. Ça m'a donné envie de refaire des chroniques, j'en ferai sûrement 1 ou 2 de plus dans la semaine. ^^

Gentlemen est déjà un mot pluriel, Nini, on ne met pas de "s"

Wop, mon anglais commence à dater un peu, merci. ^^

Si il ne devrait en rester qu'un....

R-aZZo-R a écrit:Si il ne devrait en rester qu'un....

...ça serait "Mutter"!

Steven Siegheil a écrit:comme diraient les MC Warriors

je vois qu'on a les mêmes références grolandiennes...

Steven Siegheil a écrit:Curiosité du groupe, la power ballad à la sauce industrielle Seemann, qui présente une certaine propension au kitsch mais qui reste cependant de bonne facture.

Et ne parlons pas du clip...

Perso, le lui préfère le suivant "Sehnsucht", et surtout celui d'après "Mutter". Celui-ci, je le trouve justement trop "basique", et je n'en retiens finalement que 3 morceaux : "Du riechst so gut", "Heirate mich" et "Rammstein". Au final, j'y mettrais seulement un 6,5/10...

Dernier point : je pense qu'il faut dire un grand Merci à Trent Reznor d'avoir fait décoller leur carrière en choisissant justement ces 2 derniers morceaux pour la BOF du film "Lost highway", sans quoi ce groupe n'aurait peut-être pas eu la notoriété et le succès qu'il a aujourd'hui (et nous ne serions donc pas là pour en parler... )

...ça serait "Mutter"! Twisted Evil

Dans mes bras!

Raaah, hérétiques!

C'est pas David Lynch lui-même qui a choisi Rammstein pour Lost Highway ?

Steven Siegheil a écrit:Raaah, hérétiques!

+1 C'est du bo-bo metal indus Mutter (provoc' inside )! Là pour le coup, c'est sur celui-ci que je ne retiens que 2-3 titres, manque de couilles à mon gout.

Haha, j'aime bien la dénomination, la mite va s'arracher les cheveux...

R-aZZo-R a écrit:+1 C'est du bo-bo metal indus Mutter

du beau-bon métal électro-indus tu veux dire...

Je maintiens, Mutter est l'album de Rammstein que je trouve le plus intéressant, c'est le plus équilibré, le plus contrasté, et surtout celui qui recèle le plus un univers propre

Après, ça ne baffe pas autant que Herzeleid et ce n'est pas aussi mélodieux que Reise, Reise, c'est sûr, chacun son truc.

l' album fer de lance de rammstein ,celui qui annonce la couleur! du tres tres bon !